〉〉 Une crue cinquantennale de l’Isère le 14 novembre 2023.
L’été et le mois de septembre 2023 ont été secs. La tendance s’est inversée à partir de la mi-octobre et des perturbations se sont succédées. Au-dessus de 2000m d’altitude, ces précipitations ont conduit à former un manteau neigeux de l’ordre 40cm, en-dessous elles ont progressivement saturé les sols.
Le 14 novembre des pluies marquées (60mm sur 24h en moyenne), conjuguées à un fort redoux entrainant la fonte du manteau neigeux en dessous de 3000m ont provoqué une crue de l’Isère en Combe de Savoie.
Cet épisode météorologique a engendré une crue de l’Arly et une crue de l’Isère en Tarentaise. Le débit a dépassé 400m3/s à Pallud sur l’Arly et autant sur l’Isère à Conflans.
Le débit de l’Isère en aval d’Albertville a ainsi atteint 850m3/s en sommant les contributions de l’Arly et de l’Isère en Tarentaise. A Montmélian, le débit de pointe de 1000m3/s a été mesuré dans la nuit du 14 au 15 novembre.
Sur l’Isère à Albertville, ce débit correspondrait à celui d’une crue cinquantennale. Il s’agit de la plus forte crue enregistrée depuis l’installation des stations de mesures de débits ces 30 dernières années, et il est probable qu’il faille remonter encore plus loin dans le temps pour trouver une crue de cette importance. A titre de comparaison les débits en mai 2015 étaient estimés à 430m3/s pour l’Isère en aval d’Albertville et de 780m3/s à Montmélian.
Les travaux conduits ces 10 dernières années ont permis d’éviter les surverses massives au-dessus des tronçons de digues stratégiques et de limiter l’importance des dommages, sans pour autant supprimer les refoulements de l’Isère dans les cours d’eau affluents. La protection des zones d’activités de Tournon et Frontenex a pu être assurée grâce aux dispositifs de vannage sur le ruisseau de Verrens couplés aux bassins d’écrêtement des eaux de ce torrent.
Après la surveillance en période de crue, les équipes du SISARC sont restées mobilisées afin :
- d’assurer un relevé des laisses de crues, pour que la ligne d’eau maximale atteinte durant cette crue puisse être établie ;
- d’inspecter et de contrôler les digues de l’Isère et de l’Arc ;
- de piloter les travaux d’urgence sur la digue rive gauche en aval du pont de Grésy-sur-Isère, les surverses intenses dans ce secteur ayant provoqué une amorce de brèche dans la digue et d’important dépôts de limons qui rendent le chemin impraticable ;
- d’assurer le contrôle des plages de dépôts sur les affluents torrentiels et de prévoir la conduite de travaux de curage en urgence ;
- d’objectiver les dégâts subis par les chantiers de sécurisations des digues de l’Isère, la crue ayant détruit les batardeaux en cours de finalisation.